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Channel: créativité – Espaces réflexifs, situés, diffractés et enchevêtrés
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L’écoute comme politique de l’enquête: 6/ Écoute et créativité

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Partie 1: Revenir à tâtons et à nouveaux frais sur un vieux problème

Partie 2: With whoose knowledge were… ?

Partie 3: Carol, Donna, Anna et les autres

Partie 4: En silence!

Partie 5: Écoute acousmatique, ou: Le nez dans le carnet ou dans le guidon?

Pour ce dernier billet de la série, je voudrais continuer à creuser un des défis que j’ai cherché à explorer / filer à travers la question de l’écoute, à savoir l’inévitable entremêlement entre les savoirs situés du / de la chercheur-e et ceux des personnes impliquées dans / par l’enquête qu’elle-s ou il-s mène-nt – en laissant constamment ouverte la question de « qui écoute? » et « qui enquête? », en me refusant de n’en faire qu’une question méthodologique. Pour cela, il va m’importer de donner à nouveau un peu de matière ethnographique, mais avant j’aimerais me faire accompagner par deux nouvelles pistes qui pourraient commencer à poser les liens entre écoute et créativité.

 

Extensions de la créativité

La première de ces pistes est ouverte par Vinciane Despret et Isabelle Stengers dans Les faiseuses d’histoires. Que font les femmes à la pensée ? (La découverte, 2011), à travers la formulation selon laquelle il faut:

Se refuser à faire table rase, construire une version qui ne soit pas une réfutation (p. 82)

Cela pourrait être un des requisits pour qui a écouté (et fait silence) et s’apprête à répondre – rebondir.

Pour la seconde piste, dans une conférence prononcée devant des lycéen-nes de Créteil, Hélène Frappat s’est attachée à définir son métier en 14 mots: « Écrivain, en plusieurs mots« . Je note avec gourmandise que le premier de ces mots est « écoute »1, mais je souhaite m’attacher plus particulièrement au dixième mot, « empathique »:

J’appellerais plutôt l’empathie une forme aiguë de porosité. Un peu comme un mur en plâtre qui s’imbibe en cas de fuite d’eau. Toutes les particules du mur se laissent traverser par l’eau, jusqu’à ce que le mur dégouline, changé en eau.

(…)

C’est faire l’hypothèse – qui a pour moi une valeur éthique, et politique – qu’on n’a pas le droit de réduire la personne que l’on écoute, que l’on observe, à ce qu’on appelle sa vie, c’est-à-dire à l’ensemble des contraintes matérielles, extérieures, auxquelles se réduisent la plupart du temps la réalité, ou la vie.

L’écrivain empathique ressent que, derrière toute vie contrainte, il existe une forme de vie que chaque personne s’invente »

Si la proximité entre l’art de l’écrivain et celui de l’ethnographe en matière d’empathie saute aux oreilles, il est tout aussi évident que cette faculté ne saurait se limiter à ces deux « aristocrates » de l’enquête, mais qu’elle est constitutive de la démarche d’enquête, dont John Dewey a montré combien elle irrigue aussi la vie ordinaire – et il suffit de rapprocher cette description de l’empathie de la capacité de tout individu à se mettre à la place de l’autre, à adopter ses perspectives et points de vue, que Georges H. Mead a clairement établie dans L’esprit, le soi et la société.

Avec ces deux pistes, c’est une version de la créativité bien éloignée de la conception romantique, individuelle qui émerge. On se rapproche par contre de celle, fine et complexe, déployée par Hans Joas à propos de l’agir: à savoir une créativité qui ne célèbre pas la toute-puissance du corps et l’autonomie de l’individu mais au contraire s’intéresse (notamment) d’une part aux pertes de contrôle sur le corps, et d’autre part au fait que cette créativité est sinon collective, du moins enracinée dans une socialité primaire.

Métamorphose, Escher, 1931

Au Parlons-En, lieu de l’enquête de cette série de billets, ces deux dimensions sont très présentes. Le caractère collectif est sans cesse rappelé par l’immersion dans le cercle de parole. Quant à la perte de contrôle sur le corps, elle n’est pas sans lien avec la (passivité) passibilité, mais aussi avec les émotions qui ne cessent de s’exprimer, à tel point que Laure Brayer et moi y avons consacré le premier texte que nous avons rédigé sur le Parlons-En2. Nous avons essayé de traiter la question de l’omniprésence et de la diversité des émotions, avec celle de l’organisation et l’animation des réunions, ainsi qu’avec une autre question pratique déterminante: celle de l’accueil de la nouvelle venue ou du nouveau venu. L’argument était que la description ethnographique du déroulement de ces réunions, qui se déploient dans un style général favorisant largement les expressions personnelles, met en lumière la façon dont émotions et règles entrent constamment en rapport réciproque pour donner au débat sa dynamique propre. C’est également cette relation entre émotions et règles qui permet ou non que le débat puisse porter des pistes d’actions collectives. Cet argument s’appuie sur ce que Charles Taylor appelle le « rapport réciproque entre règle et action » dans son grand texte sur Pierre Bourdieu. Selon lui, les pratiques ne se contentent pas d’obéir à une règle mais la transforment nécessairement, continuellement; ici, de même, émotions et règles fonctionneraient comme une paire adjacente. Pas d’expression d’émotion qui ne se rapporte d’une manière ou d’une autre aux règles (ou au cadre normatif), et inversement, les unes comme les autres se transformant mutuellement. Pour prendre un exemple issu d’un billet précédent, le rebond : lever son bras rapidement pendant que quelqu’un parle et le maintenir tendu est une façon de signifier dans le cercle que ces propos font réagir ; c’est également une demande de mise en suspens de la règle de l’antériorité (on parle dans l’ordre chronologique des demandes).

 

La présence débordante de Gilles

Concrètement, cela signifie que dans ce texte nous avons cherché à rendre compte de la « texture d’être »3 de Gilles, depuis sa première venue au Parlons-En et tout au long de ses participations entre novembre 2015 et juin 20164. Gilles ne supporte pas les signes extérieurs de misère sociale, est sous curatelle pour la gestion de ses maigres revenus, et joue de la flûte dans l’espace public; c’est en ces termes qu’il se présente au premier Parlons-en auquel il participe. Je ne veux pas réécrire ce texte; je note simplement que la présence de Gilles est débordante, notamment pour un-e animatrice ou animateur puisqu’il ne cesse de rappeler les règles (que le cercle ne se rectangularise pas afin qu’on continue à se voir toutes et tous; qu’il faut bien parler dans le micro sinon on n’entend pas…) et de les enfreindre (en gesticulant debout derrière le cercle, en parlant par-dessus les autres, sans avoir le micro…); à tel point qu’en décembre il claque la porte en cours de séance. Pour autant, il revient en mars pour une séance consacrée à « Mal et non logé-e-s : quelles actions possibles ? ». Il déborde un peu, intervient à bon escient dans le débat, sort quelques minutes puis revient; voici la séquence de la fin de sa participation à ce Parlons-En, avec Léa, ex-animatrice, et Zora, animatrice du jour et ex-habitante de la rue5.

Début de la séquence

 

Suite et fin de la séquence

[en version texte] Gilles rentre dans la salle du Parlons-En.

_ Gilles (par irruption vocale): Je veux le micro, et après je pars.

_ Zora, qui tient le micro, se tourne vers Léa: Je lui passe?

Léa rit de cette demande et, sourcils levés, paumes au ciel et doigts écartés, fait un signe qui semble dire « à toi de voir ».

_ Gilles: Je viens d’en discuter dehors, alors je veux le répéter.

Zora lui donne le micro.

_ Gilles, sur un ton affirmatif: Si chacun prend ce soir quelqu’un chez lui, c’est terminé, il n’y a plus personne dans la rue, sur la planète entière! Faut arrêter les discussions et agir!

_ Zora, agacée, haussant la voix: Et on les met où? J’ai qu’un F2!

_ Gilles, lyrique: Quand on s’aime on se serre!! (énervé:) Moi je viendrai plus à vos assemblées, ça ne m’intéresse pas!

_ Léa, après avoir demandé la parole à Zora: C’est bien beau de désigner les gens: « toi t’as un canapé, pourquoi t’accueilles pas?! » Mais ce qui importe c’est aussi comment tu passes à l’action collective… Y’en a marre de la charité! Après, y’a des lois et les politiques ne les appliquent pas! Ce que je trouve assez fort c’est que le 31 mars [date de la fin de la trêve hivernale, qui signe aussi la fermeture de nombreux lieux d’hébergement] c’est tous les ans pareil, il y a encore 1500 personnes qui vont se rajouter à la rue. C’est des choses qu’on entend tous les ans, on réinvente l’eau chaude à chaque fois… Avec l’assemblée des mal-logé.e.s et des sans logement [mouvement de rassemblement autour des questions d’hébergement et de logement qui interpelle les pouvoirs publics de façon assez active depuis cet hiver 2015 à Grenoble] le rapport de force peut changer, ça peut peut-être évoluer progressivement, on est de plus en plus de personnes.

_ Gilles, hors-micro: je suis d’accord! Je dois partir, mais je suis pas fâché!

Sortie de Gilles

_ Zora: J’ai un truc à dire. Ça s’est mal passé avec une personne; après je fais quoi? J’héberge plus!

A nouveau, loin de moi l’idée de réécrire ce texte, ou alors de vouloir « faire table rase » (Despret, Stengers, loc.cit.) de l’analyse que nous produisions ailleurs, surtout qu’il y a beaucoup de choses à dire sur cette séquence riche. Je voudrais simplement revenir sur ce qui peut apparaître comme une anomalie: Gilles est « d’accord ». Il ne signe pas une nouvelle sortie fracassante, mais explicite son accord avec une prise de parole qui s’est pourtant intégralement construite contre la sienne6. Laure et moi faisons l’hypothèse que Gilles et Léa se rejoignent sur un point: le nécessaire passage à l’action par l’indignation. C’est bien leur indignation commune face à la situation du mal-logement qui est exprimée, et c’est bien cette indignation qui les amène à réfléchir à des solutions. Émotions, paroles et actions s’entremêlent – sans qu’il soit souhaitable de les démêler, au contraire. Chez eux deux, l’indignation est une émotion qui est aussi une piste d’action. Même si les solutions de Gilles et Léa divergent complètement: le premier requiert une somme d’implications individuelles (que chacun-e accueille quelqu’un-e chez soi), tandis que la seconde convoque un autre collectif et opère une remise en perspective par le biais d’une montée en généralité politisante (se référant aux mouvements sociaux et autres rapports de force). Du coup, la surprise est là: si Gilles est « d’accord » avec Léa, il reste aussi « d’accord » avec lui-même7. L’analyse que nous proposions alors s’appuyait sur le bel article de Sandra Laugier sur les positions récentes d’Hilary Putnam, et consistait à dire que Gilles, par la manifestation de cet accord, ne défie pas seulement les lois de l’argumentation rationnelle en refusant la clause de l’exclusivité mutuelle; il fait en outre montre d’inventivité et d’improvisation dans ses concepts, en faisant cohabiter des positions dissensuelles. S. Laugier, commentant la notion de « mobilité spirituelle » de Wittgenstein, nous dit:

« Être attentif ainsi, c’est affaire non de pure sensibilité, mais d’improvisation, d’agilité intellectuelle »8

Kandinsky – Improvisation 6 (Afrikanisches), 1909

L’accord de Gilles manifesterait alors une telle improvisation ou agilité.

Voilà pour ce que Laure et moi en disions il y a deux ans. J’aimerais opérer un léger déplacement, qui s’appuie sur les deux pistes évoquées en début de billet à propos d’écoute et créativité, et qui s’applique aussi bien à ce que réalise Gilles qu’à ce que je fais aujourd’hui par rapport à notre texte. Pas de « table rase »: précisément, ici Gilles « construi[t] une version qui ne soit pas une réfutation » (loc.cit.); il réussit, en réponse à une réfutation de sa propre position, à faire être une position inventive, qui intègre ce qui passe pour Léa et d’autres comme mutuellement exclusifs. En somme, il a su écouter et accueillir la réfutation de Léa, et construire à partir d’une posture empathique « une version qui ne soit pas une réfutation ». 

Je voudrais proposer un pas de plus à partir d’un autre texte de Vinciane Despret, Habiter en oiseau (Actes Sud, « Mondes sauvages », 2019), où il est beaucoup question d’expressions sonores et d’écoute, et donc également beaucoup question d’habiter un territoire – pour un oiseau. On pourrait alors dire que Gilles s’est « approprié » (p. 120) la position de Léa, non au sens où il en aurait pris possession, mais au sens où il aurait construit sa propre version à partir de celle de Léa et en aurait ainsi fait quelque chose de propre à lui. Vinciane Despret poursuit en qualifiant cette opération comme une

manière d’habiter qui métamorphose l’être. Ou plutôt, une manière d’habiter qui métamorphose l’agencement de l’être et de l’espace dans le temps

 

Métamorphoses d’êtres – habiter le cercle

Cette métamorphose m’est rendue perceptible du fait de ma présence ethnographique systématique à ce moment de l’enquête: j’ai vu Gilles arriver au Parlons-En, le découvrir, y revenir, s’y attacher, déborder, claquer la porte, revenir, etc., tout au long de son année de participation. Cette présence ethnographique, cette attention à la « texture d’être » de Gilles et à sa métamorphose est ce qui me permet de ne pas « réduire [s]a personne » (H. Frappat) à des coordonnées anonymes, impersonnelles. Plus encore, en plusieurs années, j’ai pu observer plusieurs de ces métamorphoses, quel que soit le statut initial de la personne: (ex)habitant de la rue, précaire, travailleuse-eur social-e, fondateur du Parlons-En, militant-e associative-if9; et de quelles façons chacune de ces métamorphoses d’êtres modifie en retour le cercle, puisque chacun-e s’est approprié-e le cercle, l’a rendu propre à soi.

Dès lors, cela renvoie à un autre passage de Vinciane Despret, celui où elle commente une œuvre peu connue d’Étienne Souriau, Le sens artistique des animaux, où il fait du nid une « œuvre médiatrice ». En effet, le nid serait selon lui

non seulement œuvre d’amour, mais « créateur d’amour » puisque c’est en le construisant que les partenaires s’énamourent

(…)

Les territoires seraient, dans cette perspective, des formes qui génèrent des relations sociales, voire qui donnent forme à une société (p. 157-159)

Un cercle de transformations à venir…
Autrice ou auteur non connu-e

Dans les termes de Souriau, cela renverrait à la fonction « instauratrice » d’un tel territoire10.

 

Lieu d’être(s)

Pour conclure ce déjà trop long billet, ultime pirouette, je voudrais signaler que cet argument sourialien de Vinciane Despret grâce auquel je viens de passer de Gilles à l’espace du Parlons-En est en quelque sorte une « version qui ne soit pas une réfutation » d’un développement que nous avons collectivement construit au sein du groupe HAPARÊTRE (Dominique Belkis, Anne-Sophie Haeringer, Michel Peroni et moi) dans un texte aux airs de manifeste: « Habiter: la part de l’être« . Ce développement tenait à mettre en avant l’expression de « lieu d’être(s) », par laquelle nous invitions à

porter le regard moins en direction d’un habiter vis-à-vis duquel on se sentirait responsable, du fait d’avoir pris part aux conditions et au processus de sa formation, que d’un habiter dont on est ontologiquement partie prenante, au sens où il constitue lui-même la condition et le cadre d’un certain mode d’existence

(…)

Cette expression véhicule une image qui pointe directement l’articulation entre l’ontologique (la qualité de certains êtres) et l’écologique (le fait qu’ils puissent exister là selon le mode d’existence qui est le leur) (p. 15-16)

La lecture collective des Différents modes d’existence d’Étienne Souriau nous a permis de prolonger et d’enrichir cette perspective. En première approche, nous avions tendance à considérer, de manière générique, par exemple que le Parlons-En est un espace de parole pour des « grands précaires ». La proposition sourialienne nous invite au contraire à pluraliser et, ce faisant, à singulariser. Dans chaque situation, ce n’est pas une entité générique (tel un « grand précaire ») qui arrive à un peu plus d’existence, mais des modes d’existence singuliers, des manières d’être tel ou tel.

Nous avons ainsi été amenés à nous rendre attentifs à la manière dont une entité générique s’incarne dans des modes d’existence singuliers et à la manière dont ces modes d’existence se modulent eux-mêmes, à l’épreuve du temps, de l’usure, du vieillissement. Autrement dit, nous avons été amenés à prêter attention à l’enquête ontologique menée pratiquement par ceux dont nous documentons tout à la fois l’agir, le pâtir et l’expérience commune, enquête dont on saisit combien elle est appareillée à l’espace dans lequel elle se déploie.

 

  1. « Écouter n’est pas un état passif, mais un acte qui demande du courage, et un engagement. Cet engagement, c’est l’un des fondements de l’écriture. Avant d’écrire, pour écrire, tout écrivain commence par écouter.

    Par écouter, et simultanément par observer.

    Une écoute qui est un regard. Un regard qui est une écoute. »

  2. Laure Brayer, Anthony Pecqueux, « Le Parlons-En comme espace de circulation », in Loïc Blondiaux, Christophe Traïni (dir.), 2018, La démocratie des émotions, Paris, Presses de Sciences Po, p. 67-91
  3. Selon l’expression magnifique d’Iris Murdoch, « Vision et choix en morale », dans Sandra Laugier (dir.), La Voix et la Vertu. Variétés du perfectionnisme moral, Paris, PUF, coll. « Éthique et philosophie morale », 2010, p. 63-88. Pour Iris Murdoch, la « texture d’être » des humains correspond à leur « ‘vision totale de la vie’, telle qu’elle apparaît dans leur manière de parler ou de se taire, leurs choix de mots, leurs évaluations des autres, leur conception de leurs propres vies, ce qu’ils trouvent attirant ou digne de louanges, ce qu’ils trouvent drôle : en bref, les configurations de leur pensée apparaissant tout le temps dans leurs réactions et leur conversation »
  4. C’est un des avantages de ce terrain au long cours, de pouvoir retracer des trajectoires de participation, mais aussi des métamorphoses; j’y reviens plus bas
  5. Les trois prénoms sont des modifications; depuis, notamment après en avoir discuté avec les participant-es elles- et eux-mêmes, je procède différemment, mais ce serait un autre billet…
  6. On pourrait parler de « rebond oppositionnel », pour distinguer ce rebond de Léa d’autres formes de rebond, qui viennent plutôt corriger, préciser, nuancer, etc., les propos auxquels elles répondent.
  7. Au Parlons-en suivant, sa seule parole dans le micro réitérera sa proposition d’hébergement individuel
  8. Sandra Laugier, « Nécrologie de l’ontologie. Putnam, l’éthique, le réalisme », Archives de philosophie, 79 (4), 2016, p. 756.
  9. Y compris en partie la mienne, il va sans dire…
  10. Voici le passage du Sens artistique de animaux (p. 88) que travaille Vinciane Despret: « Michelet n’avait pas tout à fait tort de dire que le nid est œuvre d’amour. Mais il est quelquefois plus : créateur d’amour. Chez quelques espèces (poule d’eau, fauvette subalpine), c’est la confection en commun du nid qui est l’essentiel de la parade sexuelle. Un mâle commence le nid ; une femelle ne peut s’empêcher de venir l’aider ; et c’est ainsi que le couple se forme. L’œuvre est médiatrice ». Avec la fermeture des bibliothèques, je n’ai pu consulter l’ouvrage de Souriau; ce passage est cité par Valérie Glansdorff dans son excellent chapitre « Œuvrer pour la bonne cause : Étienne Souriau et l’éthologie », in Fleur Courtois-L’heureux et Aline Wiame (dir.), Étienne Souriau. Une ontologie de l’instauration, 2015, Vrin, p. 181-201

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